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Mercredi 13 septembre 2006 – La féerie d’un monde glacé
Deuxième et dernière nuit à Haus Sonne, que nous ne sommes pas fâchés de quitter. Une fois n’est pas coutume, nous avons des voisins de chambre. La mégère ne vient même pas nous dire bonjour ce matin pendant le petit déjeuner, il faudra attendre que l’autre couple descende pour qu’elle daigne faire une apparition. Là, elle accourt, tout sourire pour eux… parce que eux, ce sont des gens civilisés : c’est-à-dire que ce ne sont pas des petits jeunes, et qu’ils parlent allemand. Juste avant de partir, on pose le pied sur le balcon en bois pour être sûr de n’y avoir rien oublié : un gros craquement inquiétant entraîne un grand bond en arrière de notre part. Pfff, ce n’est décidément pas un endroit accueillant !
Nous quittons définitivement Kaprun et prenons la route dans l’intention de nous arrêter au sud de Salzburg. Il y a énormément de travaux sur les routes, et les embouteillages qui vont avec aussi. Arrivés à Golling, nous nous garons vaille que vaille dans le centre humain surcirculé et nous allons au point d’information touristique. La dame nous conseille une pension, nous comprenons vite qu’elle est tenue par une de ses amies… car on a demandé un endroit calme, et celle désignée se trouve entre le chemin de fer et l’autoroute !
On feuillette le guide et on retient deux pensions. La dame nous propose de téléphoner pour voir s’il y a de la place et réserver tout de suite, nous préférons nous rendre sur place. Nous sommes devenus un peu méfiants suite aux deux derniers logements… Nous choisissons une zimmer bien au calme, dans une impasse au milieu des champs, mais suffisamment près du centre pour pouvoir aller y manger à pied le soir. Il s’agit de la Gästehaus Rettenbacher : les chambres sont tout à fait correctes et la dame qui nous accueille (en allemand) est la gentillesse personnifiée, rien de moins !
Nous ne tardons pas à repartir vers Werfen car la visite d’aujourd’hui promet des monts et merveilles : Eisriesenwelt, la plus grande grotte de glace du monde s’il faut en croire leur prospectus. Le système s’étend sur 40 km, mais seul 1 km est aménagé pour les touristes.
On y accède par une route de montagne qui, après 5 km, débouche sur les parkings. De là un sentier pédestre rejoint en moins de 20 minutes une petite cabine téléphérique qui va à toute vitesse nous amener quelques centaines de mètres plus haut. C’est extrêmement raide mais je pense qu’il existe toujours l’ancien sentier de randonnée pour y accéder. Vu la chaleur et l’heure à laquelle nous sommes arrivés, nous n’hésitons même pas…
En haut du téléphérique se trouve un restaurant panoramique et la suite du chemin, qui est souvent couvert pour éviter les éboulis. A cette altitude, la température est déjà plus supportable. Un quart d’heure plus tard, nous voilà à l’entrée de la grotte, qui se réduit à un passage à taille humaine au fond du gigantesque porche.
Aucune plaque de neige à l’horizon, on a du mal à croire qu’il va y avoir de la glace là-dedans… Les guides, qui passent plusieurs fois par jour de 0°C à 30°C, se reposent sur la couverture en béton du chemin, ils cuisent littéralement en plein soleil. Nous préférons attendre à l’ombre le prochain tour guidé !
On nous distribue des lampes à main, surprise : ce sont des lampes à carbure de calcium ! Quand le guide ouvre la porte, un tel courant d’air en sort que toutes les flammes sont soufflées. Je suis contente d’avoir emmené ma tri-leds en plus.
La visite dure environ 1h15 mais le grand nombre de marches nous évite la transformation en glaçon 🙂
Le guide donne les explications en allemand et en anglais, mais j’ai souvent du mal à comprendre car il parle vite et son accent autrichien me déroute. On comprend en gros que l’air froid arrive par une autre ouverture de la grotte, située bien plus haut dans la montagne.
Pour mieux nous montrer certaines « sculptures » de glace, il s’éclaire avec un fil de magnésium.
C’est magnifique à voir mais difficile à prendre en photo. Il faut faire des poses longues mais le plancher en bois tremble beaucoup avec tous les gens qui se déplacent dessus. Nous serions volontiers restés là quelques heures de plus ! Hélas, on ne peut pas refaire un tour de carrousel ^^
L’après-midi touche à sa fin mais la lumière nous permet encore une visite : le canyon de Lammer (Lammerklamm) près de Scheffau.
Ce n’était pas vilain, mais c’est vraiment tout petit, et cher pour ce que c’est. J’ai largement préféré le chemin vers le jardin des roses, à Imst !
Pour les photos, la lumière n’était plus assez généreuse alors ça ne donne pas grand-chose.
D’après des panneaux, il y aurait moyen de faire du rafting dessus, ça doit être nettement plus intéressant que la promenade.
Nous mangeons à Golling, le repas n’est pas génial : à chaque bouchée, j’ai l’impression de croquer à pleines dents dans une gousse d’ail… Bon j’aime beaucoup l’ail, c’est pas ça, mais… quand même ! oO’
Nous rentrons à la nuit tombée et soudain, une sirène stridente retentit longuement, à trois reprises. Je suis surprise, c’est la première fois que j’entends « pour de vrai » une sirène d’alerte dans une ville. Ca déclenche une poussée d’adrénaline et des émotions en pagaille, je me surprends à chercher des yeux les bombardiers, et on se sent bien démuni pour trouver une cachette… Apparemment ce soir là il y a eu un grave accident car nous verrons passer un nombre incroyable de véhicules d’intervention (pompier, police, ambulance, etc.) en direction de l’autoroute. C’est impressionnant toutes ces lumières bleues au loin, mais nous n’en saurons pas plus.
Mardi 12 septembre 2006 – C’est encore loin Grand Schtroumf ?
A Haus Sonne, la nuit est meilleure que la précédente même si nos hébergeurs se lèvent à 6h30 à grand renfort de portes claquées. Le petit déjeuner n’est pas terrible, on n’a droit qu’à un petit pot de confiture et de la charcuterie. (Bon ok après Gerlos tout paraît minable, mais quand même !!) La dame nous entend mais ne se montre pas, elle ne viendra dire bonjour que cinq minutes plus tard, pour nous demander si on veut des œufs (ouiiii !) Ensuite elle ferme la porte de la petite pièce (alliant le vieux et le kitsch), ça donne vraiment l’impression qu’elle referme la porte du caveau sur nous… brrr ! En fait c’est pour ne pas qu’on ait vue sur l’escalier car pendant notre petit-déjeuner, elle va refaire la chambre. Je n’apprécie pas du tout, ça donne l’impression d’être indésirable… on n’est pas là de toute la journée, est-ce que ça revient à dix minutes ??
On part rapidement vers le massif du Großvenediger, ce fameux circuit des trois lacs que nous n’avions pas pu faire plus tôt car c’est un peu décentré, sur la route de Matrei… Nous passons un très long tunnel (à péage, bien sûr), et nous arrivons enfin à la Matreier Tauernhaus, le lieu de départ de la randonnée (parking payant, re-bien sûr).
Le guide vert Michelin mentionne 45 minutes de montée avec la remontée mécanique Venedigerblick. Ouais ben m’sieur Michelin faudrait peut-être aller voir sur place plutôt que de zieuter uniquement les IGN parce que le télésiège, ça fait belle lurette qu’il n’existe plus !! On voit encore vaguement les trouées qui permettaient son passage dans la forêt, mais sinon il n’en reste rien. Grrr !
On hésite, le moral un peu bas… Bon ben c’est pas tout ça, on n’est pas venu jusqu’ici pour rien, moi je veux les voir ces trois lacs. Allez zou, en marche : il ne s’agit pas de traîner car on va devoir se farcir quelques centaines de mètres de dénivelé en plus que prévu ! On traverse la prairie des vaches et on emprunte un mignon chemin qui a la bonne idée de rester à l’ombre des sapins.
La montée est fatigante (nooon, sans blague ?), je m’arrête –trop– souvent. Elle devient harassante quand on atteint la limite de la forêt. Devant nous se trouvent à présent uniquement des zones en plein soleil, et la chaleur est difficile à supporter. Il n’y a quasi personne et tout a l’air à l’abandon ici. Les panneaux ne sont pas entretenus, quand ils ne sont pas carrément cassés et posés dans l’herbe. Nous parvenons enfin au sommet théorique du télésiège… photo souvenir en l’honneur de monsieur Michelin, je ne vous la montre pas car ça n’a aucun intérêt.
Il y a encore du chemin avant d’arriver au premier lac ! Un moment de flottement car deux sentiers se présentent… nous consultons l’IGN, aucun n’a le numéro qu’il nous faut. Bon tant pis, la boussole les départagera bien. Une autre remontée mécanique est à l’abandon un peu plus loin. Les couleurs sont belles malgré l’écrasant soleil, et on aperçoit des chèvres au loin. Une dernière montée encore un peu plus raide et enfin on voit le bout du chemin. On a bien souffert, il faut le mériter le Grünen See… mais son magnifique vert transparent nous console !
Nous pique-niquons sur les rochers au bord du lac (oui, encore un concombre si vous voulez savoir !). Après avoir contemplé le lac tout notre soûl, nous repartons vers le second lac – plus haut, oui, comment avez-vous deviné ?
Nous croisons un troupeau de moutons un peu craintifs, notamment deux jeunes dont la génitrice n’est pas rassurée ^^
Il y a un gros bourru qui bêle comme une jeune fille – enfin je me comprends
Un dernier coup d’oeil au lac vert à travers ce panoramique. Le Schwarzen See n’est pas trop loin heureusement. Ses eaux donnent effectivement un aspect noir, sans doute à cause d’algues colonisant les cailloux du fond.
Pendant une petite pause bien méritée, nous entendons soudain un gros bruit au loin. L’œil cherche un peu puis localise : c’est une avalanche de gros blocs de roche – très impressionnant !!
Bon alors là, je n’ai pas su choisir, vous préférez cette photo en horizontale ou en verticale ?? La belle cascade qui se trouve sur ces photos, eh bien nous devons la remonter :
Nous croisons un randonneur solitaire qui redescend… ça vous donnera une échelle !
Le dernier lac (mais pas la dernière montée !) est le Grauen See. J’attribue ses eaux grisâtres au reflet du cirque de caillasses environnant.
Nous examinons la carte : on a le choix entre faire marche arrière ou prendre le sommet et revenir par la vallée voisine. J’aurais bien envie de revoir le lac vert, le plus majestueux des trois, mais le reste est assez monotone alors autant prendre une nouvelle voie.
Une petite séance de ricochet pour AàG, et nous voilà repartis ! La montée finale est assez chaotique dans les éboulis, heureusement les repères rouge et blanc sont bien marqués. Nous nous dirigeons vers le refuge St Pöltner.
Arrivée au col, non sans joie !
On tombe sur un délicieux tapis de mousse qui nous fera enlever nos chaussures… mais vous ne verrez pas de photos podophiles ici.
Le sentier longe la crête, nous le quitterons assez rapidement dans un hors piste assez douteux, qui n’effraiera pas que les marmottes.
Fourbus mais entiers, nous retrouvons notre chemin dans le creux de la vallée. Il s’agit d’une vallée suspendue très longue et très morne, parcourue par d’immondes pylônes grésillants. On enclenche la marche automatique, le moral s’en prend un coup.
Au bout de la vallée, nous ne voyons pas l’embranchement attendu. Nous voilà donc condamnés à prendre le sentier qui retourne vers le sommet du télésiège abandonné ! C’est très long mais c’est presque horizontal, c’est toujours ça de pris
La fatigue nous fait divaguer sur des considérations très profondes comme « alle zimmer mit balkon, alle weg mit bouse » (ici toutes les chambres ont leur balcon, et tous les chemins leur bouse ^^).
Arrivés à la station, nous avons encore toute la descente à nous farcir, c’est décourageant. Je ne sens plus mes pieds quand j’arrive enfin à la voiture… Cette randonnée fait approximativement 1200 mètres de dénivelé, soit 6 cuillères de nutella. Je ne sais pas combien de kilomètres nous avons fait aujourd’hui, d’ailleurs je ne suis pas sûre de vouloir le savoir !!
Après avoir parcouru quelques centaines de mètres en voiture, je pose une question anodine à AàG : t’as mis où tes chaussures de rando ? Euh… je ne les trouve pas, elles ont dû rester sur le parking ^^ Fou rire et retour à la case départ, retrouvailles émouvantes avec lesdites chaussures puis triple vérification parce qu’avec la fatigue on ne sait jamais, on a peut-être oublié d’autres choses (notre tête par exemple) !
On s’arrête dans un petit village (Stuhlfelden) pour souper. On entre dans le premier établissement venu (surtout, marcher le moins possible !!). Il y a des gens bizarres qui nous parlent dans la première salle (un café enfumé), on dirait qu’ils ont un peu trop bu. L’arrière-salle est dédiée au restaurant mais il n’y a personne. Aucun client, aucun serveur, rien. Rien que des trophées de chasse accrochés aux murs. On s’assied et on attend un peu mais « je ne le sens pas » alors nous nous levons et partons vite avant que quelqu’un n’arrive
Le moral finira cependant au beau fixe car nous tombons par le plus grand hasard sur THE restaurant de notre séjour. Il s’agit du Gasthof Flatscher, c’est tellement bon que nous nous empiffrons : entrée, plat, dessert… la totale !! On regrette presque de n’avoir plus faim, on aurait bien testé toute la carte ^^ En plus ils étaient super sympas…
Rentrée difficile (car nous sommes crevés) à la pension inhospitalière. La « mégère » comme nous l’appellerons dorénavant s’est permis de jeter notre petite bouteille d’eau. Du coup, vu les robinets très bas, nous ne pouvons plus remplir nos gourdes. Quelle mêle-tout, c’est d’un énervant ! Ce détail se rajoute à une précédente impression qu’elle avait farfouillé dans mes affaires… Vivement qu’on parte de là.
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