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Bande-son : Passenger – Let Her Go
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Ayé, c’est fini ! Terminée, la rocambolesque corvée de la piqûre de venin d’abeille sur le parking de l’hôpital ! 😀
Mon taux d’allergène est repassé sous la barre fatidique des 0.1 je-ne-sais-plus-quelle-unité. Mon nouvel allergologue (le précédent ayant pris sa retraite) me conseillait initialement de continuer.
Il a changé d’avis pour me « vendre » une autre désensibilisation – on ne peut pas en faire plusieurs en même temps – laquelle sera à la fois plus fréquente et moins contraignante puisqu’il s’agit de comprimés sublinguaux à prendre quotidiennement contre les pollens de graminées.
Heureusement ce n’est que 4 mois par an, pendant 3 ans. A 92 euros la boîte de 30 comprimés… j’espère qu’il a une commission !
Proverbe breton : C’hwezhet an avel e-lec’h ma karo, pa ra glav e c’hleb atav.
Souffle le vent où il voudra, quand il pleut cela mouille toujours.
Bande-son : Anthony Moreau – Sorrow
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Lorsque le texte est en italique, il s’agit du contenu du panneau d’information.
A Guimiliau, l’opulence toilière s’est coulée dans le cadre d’un petit bourg : l’entrée de l’enclos se veut modeste, l’église reste d’élévation réduite et tient à garder son petit clocher gothique.
Tourelle abritant l’escalier permettant d’accéder à la flèche :
Le faste, et malgré tout une certaine simplicité villageoise : la clé, sans doute, de la séduction qu’exerce l’enclos de saint Miliau.
Le faste, c’est d’abord le grand calvaire (1581-1588), dont les quelques 200 personnages relatent la vie du Christ, de l’Annonciation à la Résurrection.
De tous ses contemporains, c’est à coup sûr le plus théâtral : la Passion est ici un drame qui se joue en tenue d’époque, comme dans les mystères auxquels la population participait à la fin du XVIe siècle.
Autre détails sur les sculptures :
Sur la plateforme, un prédicateur pouvait monter pour commenter les différentes scènes. Et à son pied, les habitants déposaient leurs offrandes, nécessaires au financement des travaux.
Ma photo préférée, avec le chapeau garni de lichen 🙂
Marie-Madeleine et le Saint Suaire en 3D :
Le faste, c’est aussi le grand porche (1606-1617) pratiquement aussi haut que l’église.
Détails du fronton :
Les petites saynètes entourant l’arche centrale, la double haie des apôtres sont repris aux modèles gothiques (Pencran, Landivisiau).
Détails du piédroit de droite (en commençant par le bas) : Noé cultivant la vigne, l’ivresse de Noé, Vierge de l’Annonciation, Visitation, l’annonce aux bergers, présentation de Jésus au temple et circoncision.
Crime de Caïn & arche de Noé, avec marques de tâcheron
Mais Guimiliau les enchâsse dans une décoration Renaissance (colonnes, frontons, lanternons…) portée ici à un très haut niveau de qualité, grâce à l’emploi quasi-intégral du kersanton et au talent de deux maîtres : l’auteur (anonyme) du calvaire de Plougastel-Daoulas puis Roland Doré.
Bandeaux décoratifs type bas-relief :
Chapiteau de colonne :
Les réjouissantes têtes de monstres :
Des satyres, hybrides mi-homme mi-bouc… jouant à « qui rira le premier » ?
Adossé au porche, l’ossuaire primitif; un second, doté d’une chaire extérieure, est venu le doubler au coin de l’enclos (1648).
Le faste, c’est encore la luxueuse sacristie circulaire (1683).
Et c’est enfin l’exceptionnelle qualité du mobilier de l’église, qui peine parfois à se loger sous le lambris : fonts baptismaux, buffet et tribune d’orgue, chaire et retables.
On retrouve, comment souvent, l’image de l’oiseau mangeant un grain de raisin.
La finesse de la sculpture, l’éclat des couleurs, les sonorités de l’orgue baroque parlent d’une Bretagne à son zénith au début du règne de Louis XIV : un roi que Guimiliau célèbre sous les traits de saint Louis ou d’Alexandre.
Vue générale de la nef :
L’orgue et l’abomiffreuse affiche :
Poutre sculptée :
Un dragon de pierre pour une elfe 😉
Pour plus d’informations sur l’enclos, cliquez ici ou là.
Dans le village, un bouquet de fleurs d’artichaut hébergeait quelques abeilles :
Bah oui, comme je suis une grande sensible, je me désensibilise 😛
Faut pas croire que ce soit facile et inné de butiner
Ça va être un brin longuet mais je récapitule la saga pour les allergiques en recherche d’informations :
Suite au petit incident (+/- 40 piqûres) que j’ai eu lors de mon premier enruchement fin mai 2011, j’ai fait une réaction « généralisée » mais extrêmement légère et retardée de plusieurs heures – tension, température, sensation de malaise, un poil d’oppression à la respiration durant un moment (peut-être psychosomatique ?) – rien de spectaculaire. Même pas mal ! mais qu’est-ce que ça chatouille…
J’t’aurai, étamine de ta mère !
J’ai même failli ne pas investiguer et continuer comme si de rien n’était, c’est plus par acquis de conscience qu’autre chose que je l’ai signalé à mon allergologue à l’occasion d’un contrôle annuel, quelques mois plus tard. La prise de sang a révélé une allergie au venin d’abeille, j’étais à 9,22 U/ml (au lieu de < 0,10). Et meeerde.
Bon en réalité j'ai été chanceuse. Un choc anaphylactique est complètement imprévisible : même si on a déjà eu 1000 piqûres sans aucun problème, ça peut être la 1001ème… En fait, selon la fréquence et les doses qu'on reçoit, on peut aussi bien se "vacciner", que devenir allergique ! Heureusement le corps commence souvent par un "avertissement", qui est la réaction locale.
Mon allergologue ne m’a jamais demandé d’arrêter l’apiculture (ne pas aller au devant d’échecs certains, c’est une bonne stratégie 😛 ), mais au vu des résultats de mes analyses sanguines il a lourdement insisté pour que je me « vaccine ». La désensibilisation au venin d’abeille est une de celles qui marche le mieux, avec 90% de réussite.
A contre-cœur j’ai fait taire ma mauvaise foi et me suis résolue à suivre son conseil et écouter le signal de mon corps. J’ai pris rendez-vous avec le service des soins intensifs pour lancer la cure en novembre 2011. Le protocole se déroule sur deux journées (par le passé c’était même 3, argh). Ils injectent en sous-cutanée (par exemple dans les épaules), chaque heure, une dose de moins en moins diluée de venin, en surveillant en permanence le cœur, la tension et l’oxygène dans le sang. La capacité pulmonaire est également testée après chaque injection – mais j’ai de gros doutes sur le gadget qui leur a permis de mesurer ça 😆
Ouais j’ai perdu une antenne, j’suis trop une warrior et d’abord j’te tire la langue
Ensuite, toutes les 4 à 6 semaines (max. 8 semaines d’écart), on réalise à l’hôpital une injection d’entretien (un « rappel ») qui correspond à la dernière dose reçue lors du lancement, équivalent à 3 piqûres d’abeille. On attend 1/2h sur place après, pour surveiller une éventuelle réaction.
Selon ce que j’ai compris, à la fin du processus (qui dure minimum 3 ans), on ne devient pas « risque zéro » face au choc anaphylactique, on revient simplement au même risque que tout le monde face à une piqûre d’abeille.
D’ici à ce que ma désensibilisation soit achevée, j’ai en permanence avec moi une seringue auto-injectable d’adrénaline (épinéphrine) au cas où. J’ai encore jamais dû me la jouer façon Pulp Fiction, rassurez-vous. Je prends aussi un antihistaminique quasiment tous les matins pour mes autres allergies.
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Et là, Dieu dit « Que les emmerdes soient », et les emmerdes furent.
Mon premier rappel a eu lieu dans ce même hôpital, à la consultation de mon allergologue. Jetons un voile pudique sur tout le bordel que ça a été avant d’arriver à poser le pied dans son bureau. Il m’a fait l’injection et m’a prié de patienter les 30 minutes réglementaires dans le couloir. Je me surveille donc moi-même ! Au bout d’un quart d’heure il est revenu et m’a dit que je pouvais partir. Je n’ai rien objecté, ça m’arrangeait bien pour attraper mon train, sinon j’aurais dû poireauter une demi-heure à la gare et j’étais déjà suffisamment gavée.
Avec les trajets, les formalités, son retard, etc. ça m’a pris 1/2 journée complète… pour moins d’une demi-heure utile ! J’avais les nerfs à fleur de peau ce jour-là, et les larmes au bord des cils. Je manque de temps pour plein de choses alors le voir gaspillé ainsi, ça m’a rendue malade. De même que l’idée de perdre 10 demi-jours de congé par an juste pour ça. Oui je suis radine avec mes jours de congé, farpaitement, j’en ai BESOIN c’est vital. Bref je me suis dit qu’il fallait que je trouve une alternative moins chronophage et si possible plus respectueuse de l’humain que cette machinerie monstrueuse dans laquelle je m’étais sentie si mal.
Bon fini de rire, j’vous laisse j’ai du pollen à récolter
Mon allergologue, compréhensif, m’a dit : pas de souci, du moment que vous le faites en milieu hospitalier et pas dans un cabinet privé car il faut être proche des urgences. J’ai répondu OK, ça ne me semblait pas être une condition difficile à respecter. Ah ah, naïve que j’étais !
J’ai téléphoné à l’hôpital près de chez moi pour voir s’ils pouvaient me faire cette injection en « hôpital de jour ». Ma requête était manifestement exotique car mon interlocutrice ne savait pas trop quoi me répondre, m’a dit que je devais au préalable prendre rendez-vous avec un allergologue chez eux. J’ai été tout miel en répondant que c’était inutile car j’avais déjà un protocole établi par mon docteur et je ne voulais pas en changer en cours de traitement… mais apparemment ils avaient besoin d’avoir un référant interne afin de porter la responsabilité de l’acte. Soit ! Sauf que rapidement il est apparu que, même ainsi, cela n’allait pas être possible car figurez-vous que les injections sous-cutanées n’ont pas de code pour la compta… elles ne sont donc pas facturables… résultat : désolée du coup on ne peut pas le faire ❗
Selon elle, il fallait impérativement que je prenne un rendez-vous chez le docteur à chaque fois. Pourquoi diable surcharger les consultations des spécialistes avec ce genre d’acte ? Sans parler de la sécurité sociale… j’ai trouvé ça assez révoltant, illogique et irrespectueux. Ensuite j’ai un peu perdu cela de vue, puis j’ai attrapé une bonne grosse grippe durant quinze jours.
J’ai pris mon courage à deux mains et me suis rendue à l’entrée des urgences pour leur demander si je pouvais me faire l’injection là. L’ambulancier a été un peu surpris et a dit « oh bah oui pas de problème ! » puis il a réfléchi – erreur funeste – et ajouté « mais allez voir si vous ne pouvez pas plutôt le faire dans la salle d’attente plutôt qu’ici dans le couloir, ce sera plus confortable pour vous et plus pratique pour nous si on doit vous évacuer sur une civière« .
J’ai donc été reposer ma question à l’accueil des urgences, et une fois encore la guichetière ne savait pas trop quoi faire ni comment réagir. Elle a fini par me dire, pas trop à l’aise, « d’accord mais je vais quand même prendre note de votre identité et du produit ainsi s’il y a un souci tout sera déjà encodé« . Nickel, ça me va ! J’étais tellement soulagée d’avoir enfin trouvé une solution… ô joie et allégresse ! Sauf qu’à ce moment-là, une doctoresse est passée, et l’autre en a profité pour lui refiler la patate chaude.
Le verdict est tombé : « pas question, si vous faites ça ici c’est notre responsabilité alors on le fait dans les règles de l’art, vous attendez votre tour et on va dans un box monitoré« . Je lui ai expliqué que j’avais déjà passé deux jours sous monitoring pour lancer la cure et que ce n’était plus nécessaire de sortir l’artillerie lourde, ce n’était qu’un petit entretien, vous savez, comme chez le garagiste. Autant pisser dans un violon (et pour une fille c’est vachement difficile). « Mais enfin pourquoi n’allez-vous pas à l’hôpital de jour ? » Ah ah ! Je lui ai expliqué la fin de non-recevoir surréaliste que j’avais reçue suite à l’impossibilité de facturer, elle a halluciné… mais n’a pas revu sa position pour autant.
Je n’ai pas voulu accepter son deal : c’est abusif, mon cas n’a rien d’urgent et ne justifie en aucun cas d’encombrer la liste d’attente des urgences, d’occuper un lit et de prendre inutilement le précieux temps des médecins urgentistes. Sans compter que je n’ai nulle envie d’attendre 3h là. Désemparée pour ne pas dire désespérée de me retrouver face à des murs partout, je lui ai dit combien j’avais la sensation d’être entre le marteau et l’enclume, avec personne qui n’osait prendre la responsabilité de ces rappels, et que j’allais finir par devoir me piquer sur leur parking ! (je ne pensais pas si bien dire) Elle m’a répondu paisiblement que là ce ne serait pas de leur responsabilité.
Le délai des 8 semaines expirait et, faute de mieux, je me suis retrouvée dans le cabinet de mon généraliste :-s Je lui ai demandé comment il réagirait si je faisais un choc suite à l’injection : je ferais le 112 pour appeler une ambulance. Hum, je n’étais pas à mon aise, surtout qu’il est un peu bègue alors sous le coup de l’émotion, passer l’appel… je préfère pas savoir ce que ça donnerait. Il est très gentil et voulait bien continuer, il le faisait déjà avec d’autres personnes, mais ça contrevenait aux recommandations qui m’avaient été faites et par prudence je n’ai pas voulu continuer ainsi.
Et voilà comment, depuis deux ans et demi, je me retrouve sur ce parking avec AàG. Finalement il faut reconnaître que c’est très pratique : pas de rendez-vous à prendre, pas de temps perdu… mais ça reste un pis-aller et je suis amère de la façon dont on a été réduit à cette solution. Du coup je me console en profitant éhontément du meilleur glacier du Belgikistan. Bah quoi ? Le froid c’est bon pour la douleur.
Quand je m’injecte le venin ça chauffe et gonfle pendant plusieurs jours, même si maintenant je commence à voir la différence. Après seulement 5 rappels, ma prise de sang s’était déjà spectaculairement améliorée. Après un an et demi mon taux sanguin d’allergènes avait chuté de manière tellement drastique que mon allergologue a demandé au labo s’il n’y avait pas une erreur.
Curieusement les résultats de cette année ont de nouveau augmenté, je me demande si ce n’est pas à cause de la piqûre que j’ai eue dans le cou dernièrement. La première « vraie » piqûre depuis l’accident… Le venin en poudre n’aurait-il pas tout à fait les mêmes caractéristiques que celui tout frais tout chaud sortant du dard de mes fifilles ?
Conciliabule : et tu te rends compte, là elle me dit que bzz bzzz…
Vous aurez compris que ce qui est le plus pénible pour moi dans la désensibilisation, ce ne sont pas les piqûres… c’est le corps médical.
Tous à se mettre la ceinture et les bretelles jusqu’à ce que le patient finisse par s’étrangler dedans ! Sans oublier l’argent qui est le nerf de la guerre.
Non je ne vous invite pas à un suicide collectif, simplement je me fais du mouron. Samedi dernier, on est retourné chez notre « voisine » apicoleuse en herbe et on a transporté la ruche à son emplacement définitif, dans notre jardin. La colonie nous a paru d’un calme surnaturel – cela dit, lors de l’enruchement c’était le cas aussi : ces filles sont beaucoup trop gentilles 😯
Zubida, arrête la fumette, t’es trop peace and love ! (*)
Lorsque nous sommes arrivés, il n’y avait pas un chat gardien au trou de vol. Sur aucune des ruches.
C’est quoi ce bordel, déjà plus personne qui bosse ? et c’est entrée libre ?
Bon ok il était 21h passées, mais il faisait encore clair et pas si froid que ça !
L’apicoleuse nous a rassurés : dans l’après-midi il y avait de l’activité visible. Ouf. De toute façon on ne pouvait pas ouvrir la nôtre juste avant le transfert, alors alea jacta est.
On a roulé-porté la brouette jusqu’à la voiture, sans un seul bzzz de mécontentement. Je donne un coup sec sur le bois, normalement un bourdonnement bref et fort doit y répondre… je n’entends rien.
Euh dites, en fait, on transporte une ruche vide, là, non ??
Le lendemain matin, on libère la planche d’envol, une abeille s’envole tandis qu’une autre vient inspecter.
Hey cool, on a au moins deux abeilles !!
Enfin une… car la butineuse qui est partie sans se réorienter va sans doute retourner à sa précédente maison.
Je mets un obstacle devant le trou de vol pour les forcer à reprendre leurs repères. On est à 3km de l’autre rucher, c’est la limite théorique pour se soucier ou non de cela. Au pire, tout ou partie des butineuses iront renforcer les ruches de l’apicoleuse voisine… mais vu la faiblesse apparente de la colonie, j’aimerais autant éviter !!
Je n’ose pas ouvrir la ruche car elles viennent de subir le stress du déménagement et il ne fait pas assez chaud à mon goût. J’installe par contre le nourrisseur avec un demi-litre de sirop de stimulation 50-50 (moitié sucre, moitié eau) encore tiède. J’en fais dégouliner un peu sur les rayons, distribution gratuite, dépêchez-vous, il y en aura pas pour tout le monde ! Même pour les fourmis.
Abeille tombée dans la potion magique…
Dans l’après-midi, je pars chez l’apicoleuse pour contrôler sa colonie et transférer dans une ruche les cadres d’une 2e colonie qu’elle a pu récupérer et qui est encore en ruchette (6 cadres). Comme nous sommes toutes deux assez inexpérimentées, le faire ensemble nous permet de s’entraider, confronter nos points de vues et nos souvenirs des cours. Ce qui n’est pas du luxe et n’empêche pas de faire des bêtises.
Nous inspectons méthodiquement chaque cadre, trouvons la reine (facile, elle est marquée 😀 ), il y a du couvain sur deux cadres, peu de réserves, ça me conforte dans ma décision de nourrir car en ce moment il n’y a pas grand chose à récolter. Je pense même qu’il aurait fallu le faire beaucoup plus tôt, sans doute une erreur d’appréciation de la part de l’apicoleuse. Et je n’aurais pas dû introduire dès le départ un cadre vierge au milieu du nid de couvain, erreur d’appréciation de ma part.
On apprend… en espérant que les filles n’en pâtissent pas trop
Abeilles, fourmis, guêpes… et pourquoi pas moi ? dit la mouche.
Dans la ruchette, qui a une toute autre provenance, les filles sont un peu plus vives et ont davantage construit les cadres cirés. Sur la fin, on abandonnera la recherche de la reine (non marquée) car elles commencent décidément à trouver le temps long. Or voir un nuage se former ainsi autour de nous, y a rien à faire, ça me rappelle de mauvais souvenirs et me rend un peu nerveuse…
De toute façon, il y a du couvain donc une reine est bien présente – et si par malheur elle venait de clamser, les ouvrières pourront faire un élevage de sauveté pour en générer une nouvelle.
Je suis tellement poisseuse que je ne peux plus voler !
Le nourrisseur n’a pas un franc succès, il y a seulement quelques abeilles dedans… Chaque jour je fais couler un peu de sirop sur le dessus des cadres et là elles s’en occupent mais j’ignore si elles se disent « Ouaiiiis, du sucre, miam ! » ou plutôt « Ah ça y est, elle vient encore tout nous saloper, faut qu’on nettoie ! »
Les températures restant relativement fraîches, je n’ose pas sortir les cadres car elles semblent déjà peu nombreuses pour maintenir le couvain à 35°C. En espérant qu’il y ait du couvain, bien sûr ! Il y a très peu de butineuses, mais je vois rentrer des pelotes de pollen ce qui est bon signe.
En regardant par dessus, je vois grosso modo deux cadres remplis d’abeilles, les autres ça n’a pas l’air très peuplé… c’est vraiment peu, mais je ne vais pas leur faire subir un stress supplémentaire en les redéménageant en ruchette.
J’espère que la reine n’a pas été mal fécondée, et que c’est simplement la faiblesse initiale de la colonie, le manque de nourriture et l’erreur du cadre vierge qui ont limité sa ponte.
Bien dégagé derrière les oreilles ?
(*) Bon ben je crois que Zubida m’a écoutée et a arrêté le bédo : pour une fois que j’y allais sans vareuse, je me suis fait piquer ! 🙄 Au cou en plus… heureusement que ma désensilibation est déjà bien avancée (bon si vous ne me lisez plus, inquiétez-vous ) L’air de rien, ça fait un mal de chien… et une abeille en moins 😥
Trajet vers Garmisch-Partenkirchen, visite de Partnachklamm et Mittenwald
Aujourd’hui nous quittons définitivement la région de Berchtesgaden pour aller 200km plus à l’ouest, à Garmisch-Partenkirchen. Juste de l’autre côté du Zugspitze.
Après avoir quelque peu tourné dans Ga-Pa, nous trouvons enfin le Olympia Skistadion et son parking.
De là un chemin pédestre permet de rejoindre les gorges de la Partnach en une demi-heure.
Nous pique-niquerons à la terrasse d’un café fermé, ce qui apparemment n’est pas trop dans la coutume locale si on en croit certains regards 😆
Partnachklamm est de loin la plus belle Klamm que nous ayons vue durant ce séjour, même si le débit était faible en cette saison.
Il est conseillé de prendre un imperméable pour la promenade 🙂
On a fait sans, mais il est vrai que, quelle que soit la météo, cela ruisselle d’un peu partout !
Je rajouterais aussi qu’à moins d’avoir des yeux de chat comme AàG, il est préférable d’emporter une petite lampe.
En effet, le chemin est souvent taillé en pleine roche et parfois carrément en tunnel.
Cela donne un parcours très ludique et esthétique 🙂
La gorge fait environ 700 mètres de long et dépasse 80 mètres de profondeur par endroits.
Bien qu’elle soit fort fréquentée et que les croisements y soient parfois délicats, cette klamm garde son charme.
Je n’ai pas souvenir d’avoir été trop incommodée par la foule.
De même les aménagements, bien que nombreux et importants, restent relativement discrets et bien intégrés au paysage.
Dans les siècles précédents, les habitants utilisaient la rivière pour transporter le bois par flottage.
Cette gorge est ouverte au tourisme depuis 1912. Cela devait être sympathique avant, avec juste quelques planches de bois pour tout chemin !
Nous avons rencontré des difficultés pour photographier car les lieux manquaient de lumière et nous n’avions pas emporté le trépied.
De plus il fallait faire attention que les APN ne prennent pas l’eau ^^
Si j’en crois wikipedia, la roche est du calcaire coquillier Wurstelkalk – euh, ne me demandez pas s’il y a un rapport avec les saucisses !
La statue de la Vierge Marie est accompagnée d’un petit toit pour se protéger des gouttelettes.
C’était très sombre, nous n’avons pas pu faire mieux que ceci :
Il est dommage que vous ne puissiez pas avoir l’ambiance sonore en même temps que les images !
Un gros effondrement de roches a bloqué la gorge au début des années 1990.
Une galerie a été creusée pour permettre au chemin de contourner l’éboulement.
Elle fait plus de 100 mètres de long et est percée de fenêtres.
A la sortie de la gorge, l’horizon s’ouvre soudain.
Les bâtisseurs de cairns ont laissé libre cours à leur inspiration.
Nous continuons un peu le chemin en suivant la rivière, il n’y a plus personne ici.
Pour se protéger du soleil, AàG ramasse une vieille feuille de pseudo rhubarbe traînant à terre. Elle est toute trouée et la coupable n’est pas loin !
Nous faisons quelques cairns. Certains ont fait une grande spirale d’escargot au sol 🙂
L’après-midi est déjà bien avancé et nous prenons le chemin du retour.
Il n’y a plus beaucoup de monde dans la gorge.
La lumière a déjà changé.
Quelques essais en pose longue, l’appareil posé sur les piquets.
Le trou de la serrure…
Les lieux sont déserts et l’ambiance mélancolique.
La porte d’entrée de la gorge :
Nous reviendrons à la voiture vers 18h.
Les pistes de saut à ski… même la plus petite est déjà impressionnante !
Nous devons encore aller jusqu’à Mittenwald, où nous avons réservé une chambre d’hôte. Un lapin géant nous y accueille 🙂
Nous allons découvrir le sympathique centre ville et ses façades peintes. Certaines fresques sont pluriséculaires.
Mittenwald est encore aujourd’hui un centre de lutherie renommé, et il s’y trouve un musée du violon (Geigenbaumuseum).
Le repas de ce soir-là ne mérite pas spécialement que l’on s’en souvienne, mais il fut suivi par un orage d’une violence telle qu’elle nous força à rester prendre un dessert ! (et croyez-moi on aurait mieux fait de s’abstenir 😆 )
Voici un premier jour de mai qui n’a jamais si bien porté son nom !
Par hasard ce matin je tombe sur cet essaim à 5m de haut dans le pommier des voisins… nos abeilles manquaient de place et une partie a visiblement décidé de prendre le large.
Faudra que je vous raconte ça une fois qu’on aura le fin mot de l’histoire, car ce n’est pas encore terminé !
Vous souvenez-vous de la pelouse jonchée de rayons biscornus et dégoulinants ? Eh bien le week-end suivant, le tas principal a disparu et il ne reste que quelques rayons « rétrécis » près de la ruche !
Nous pensions bien que le sirop sucré allait disparaître, mais la cire ??
Au début on soupçonnait les corneilles, qui auraient pu s’emparer de gros morceaux et expliquer ainsi cette disparition.
Mais manifestement ce sont les abeilles qui récupèrent leur propre cire. Faut pas gâcher, elle était toute fraîche !
Leurs mandibules ne sont pas dentées donc ça doit représenter un sacré travail, il faut préalablement ramollir la cire…
Un (vrai) gros bourdon noir à cul orange-rouge (une reine de Bombus lapidarius, les « bourdons des pierres » ?) voulait les aider à évacuer les dernières gouttes de sirop, mais il a été assez mal accueilli.
Il a fait un second essai du côté opposé, accompagné d’une osmie (osmia cornuta ?), puis s’est vite carapaté
Nous l’avons vu prendre sa revanche en fin d’après-midi, quand la température a baissé et que la bruine a fait son apparition.
Étant plus résistant aux mauvaises conditions météo, il a pu se goinfrer à loisir, au nez et à la barbe des abeilles cloîtrées dans leur ruche à moins d’un mètre de là !
L’équipe travaille dur pendant qu’une ouvrière s’amuse à faire le clown sur une brindille 😆
Pendant ce temps, les butineuses continuent inlassablement leur récolte de nectar et de pollen. On voit ici une pelote de pollen d’un bel orange lumineux.
Ce week-end il ne reste que quelques minuscules morceaux de cire. J’ai jeté un coup d’œil à la ruche sans enlever le couvre-cadres transparent, et la hausse est bien peuplée. Elles sont en train de bâtir les cadres.
Vu la météo ces dernières semaines, on ne peut pas encore parler de miellée. Les abeilles consomment plus qu’elles ne stockent si j’en crois les quelques ruches de la région posées sur balance.
Le 24 mars, il faisait beau et assez chaud, toutes les butineuses étaient parties récolter du nectar et du pollen. Le moment idéal pour faire notre première visite de courtoisie de l’année à Zubida Ière, notre reine.
Un peu échaudés par les expériences de l’année passée, nous ne nous encombrerons pas de l’appareil photo durant l’ouverture proprement dite du corps de ruche, aussi il faudra vous contenter des vues « avant » et « après »… je préférais tenir l’enfumoir que l’APN
1ère surprise en soulevant le toit : le pot à confiture rempli d’apifonda est complètement vide… enfin non, justement, pas complètement !!
Ces farceuses d’avettes ont colonisé l’espace libéré en construisant un rayon de cire au beau milieu du schmilblick !
A noter qu’il existe des modèles de ruche possédant un « cadre témoin », qui est un petit cadre supplémentaire visible par l’apicoleur au travers d’une surface vitrée. Ben voilà, y avait qu’à demander 😆
Le rayon, constitué de milliers de minuscules écailles de cire, est tout juste achevé. Quatre ou cinq pelotes de pollen viennent d’y être stockées, mais pour le reste les alvéoles sont encore vides, ouf… car nous ne pouvons pas laisser cela en place, désolée mesdemoiselles les bâtisseuses.
2e surprise en soulevant le couvre-cadres : les 2-3 centimètres d’espace libre entre le dessus des cadres et le dessous du couvre-cadres sont entièrement colonisés de rayons de cire longs et aplatis, partant dans tous les sens ! Je vous raconte pas le bordel 😯 Schieven architek !
AàG grattera méthodiquement ces rayons et les posera dans l’herbe à proximité, en espérant que les filles viennent récupérer leur dégoulinant contenu. On suppose qu’elles ont stocké là le sirop de nourrissement des trois pots à confiture… nous qui nous inquiétions de la vitesse à laquelle il disparaissait ! 😆
Les petits rectangles sont les demi-lanières de thymovar posées à l’automne. Elles sont orange car elles ont été complètement propolisées.
Quelques ouvrières imprudentes ont été dégagées avec les rayons, leur corps est couvert de sirop.
C’est l’occasion de faire quelques belles macros ! (cliquez pour agrandir)
Ci-dessus, notamment en bas à gauche, on peut voir par transparence le niveau de remplissage des alvéoles.
Cela attire quelques osmies et bourdons mais moins que je ne pensais. Il faut dire que le bar vient à peine d’ouvrir
Je n’exagérais pas en utilisant le verbe dégouliner ! (AàG a goûté)
A l’aide d’une brindille je raccompagnerai ces dames engluées jusqu’au trou de vol, histoire qu’elles puissent se faire lécher par leurs copines.
En attendant, nous avons enlevé le cadre de partition qui resserrait les abeilles sur 8 cadres de corps. Nous savions que le gros de l’essaim était à droite quand on fait face à l’entrée, aussi nous avons bougé les cadres situés à l’opposé. Deux cadres non bâtis ont été insérés parmi les existants.
La colonie sera d’autant moins à l’étroit qu’on en a profité pour remplir la hausse de ses 9 cadres. Mieux vaut trop tôt que trop tard, d’autant que tous les cadres sont encore à bâtir. Évidemment j’ai oublié la grille à reine et il nous faudra rouvrir le lendemain pour la rajouter…
Nous n’avons pas fait d’inspection de printemps à proprement parler : il est manifeste que la ruche se porte bien, a des réserves et possède une reine qui pond. C’est le principal, pour le reste laissons-les tranquilles. Au final elles se sont montrées très sages et nous aurions largement pu prendre le temps de photographier les différentes étapes… merci Murphy 🙄
A l’avant-plan, le cadre de partition posé contre la ruche.
Le week-end suivant, une 3e surprise nous attendait…
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